Page:Sand - Monsieur Sylvestre.djvu/283

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— Aussitôt après mon mariage, je la mènerai en Italie, c’est son rêve. Si elle veut un palais à Venise pour y aller passer un mois de temps en temps, ce sera moins vulgaire que de descendre à l’hôtel. J’ai déjà en Suisse un chalet qui lui plaira, une vraie maison de paysan à l’extérieur, mais très-grande, et l’intérieur est d’un confortable et d’un goût exquis. Ça ne m’a coûté qu’une quarantaine de mille francs à décorer ; vous viendrez nous y voir…

Que de navires il étale sous mes yeux pour sa conquête de la terre promise ! Allons, tant mieux pour mademoiselle Vallier ! je n’ai pas même une pirogue de sauvetage à lui offrir.




XL

DE M. PIERMONT À M. SYLVESTRE


Paris, 25 juillet.

Monsieur, j’ai appris par M. Diamant, qui est un homme très-estimable et très-dévoué à ma famille, que vous étiez un vrai philosophe, vivant d’une manière extraordinaire et pratiquant la plus étonnante sagesse. Mon âge et mes infirmités ne me permettent pas de me rendre auprès de vous, car il parait que vous demeurez sur une hauteur où aucune route carrossable ne mène, et je vous avoue que je ne puis m’élever aussi haut que vous au physique et au moral. D’ailleurs, on m’a dit que vous n’aimiez pas les visites, et je m’abstiens par discrétion ; mais je me