Page:Sand - Monsieur Sylvestre.djvu/300

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lier ne s’est pas engagée à ne réfléchir que sur votre proposition.

— C’était sous-entendu.

— Matière à procès ! Je plaide contre vous.

— Alors, c’est la guerre ?

— Si vous le voulez, mais une guerre loyale où je ne compte pas, moi, vous desservir personnellement. Grâce à la droiture de ma conduite et de mes instincts, je n’ai rien à changer à la manière dont je lui ai jusqu’à présent parlé de vous, et le bien que je compte toujours lui en dire est même nécessaire à la justice et à la dignité de ma cause.

— Ainsi vous êtes un héros de candeur et de générosité ?

— Pourquoi pas ? Cela me semble facile.

— Qui m’eût dit que vous deviendriez un don Quichotte ?

— J’ai toujours aimé don Quichotte, et je ne serais pas humilié d’arriver à lui ressembler.

— Moi, je préfère le bon sens de Sancho, et je n’accepte pas le duel avec les moulins à vent. Je ne ferai pas votre déclaration.

— Je la ferai moi-même.

— Où ? comment ?

— Du moment que vous ne vous en chargez pas, je n’ai plus de comptes à vous rendre.

— C’est très-bien ; mais je vous avertis que je plaiderai fort et ferme contre vous.

— Vous ferez ressortir la médiocrité de ma fortune, car je vous défie de dire du mal de mon caractère.

— Si j’en savais, je le dirais. J’avoue que je n’en sais pas et que je ne suis pas homme à vous calom-