Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/188

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gnera rapidement comment il est facile à tous de les vaincre. Elle résoudra ce formidable problème qui consterne notre élan philosophique vers la beauté morale ; elle nous rendra moins sévères pour les obstinations de la vie spécifique. Ces tyrannies de la chair ne sont redoutables que parce que l’âme universelle n’a point clairement parlé en nous, et que l’âme personnelle n’a pas d’armes assez bien trempées pour le combat. Ces armes de la foi et de la grâce que les catholiques se vantent de posséder sont aussi faibles que celles du scepticisme, puisque les tentations sont plus âpres à mesure que le chrétien devient plus saint et plus mortifié. Ce n’est pas la haine et le mépris de la chair qui en imposent à cette sourde-muette que nous portons en nous. Ce n’est point assez d’une âme libre de ses propres mouvements pour combattre des mouvements qui ne sont pas libres de lui obéir. Il faut quelque chose de plus. Il faut l’éclat d’une vérité supérieur à toutes les individualités, et supérieure même à leur liberté, car toute liberté qui ne se soumet pas à l’évidence devient aberration ou tyrannie.

On nous dit que cette vérité de consentement,