Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

encore de très-grands esprits qui ne s’expliquent ni son ordre admirable, ni ses désordres effrayants.

Ne pas consentir à ce que l’univers soit ce qu’il est, c’est ne pas consentir à être ce que nous sommes, et le considérer comme une énigme, c’est se résoudre à ne jamais déchiffrer celle de notre propre vie. Pouvons-nous nous arrêter là ? Pour ma part, je le voudrais en vain.

J’appelle donc à notre aide une méthode qui fasse entrer l’homme dans la notion de trinalité, applicable à l’univers et à lui. Je crois que ce n’est certes point assez pour clore la série de nos études. Le vieux monde a trouvé, dans les profondeurs de sa métaphysique mystérieuse, ce nombre trois, qui n’est pas dépassé, puisqu’il n’est pas encore généralement admis. Nos efforts actuels devraient tendre à le faire comprendre et accepter en attendant mieux. Ce serait un grand pas de fait.

Je sais fort bien qu’aucune méthode ne peut répondre sans réplique à toutes les questions que l’homme se pose. La plus grave est celle-ci :

Pourquoi Dieu, qui pouvait tout, n’a-t-il pas tout réglé en vue d’un idéal auquel l’homme