Page:Sand - Nouvelles Lettres d un voyageur.djvu/234

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tiens à la tour de Babel. La confusion des langues doit être de droit divin. Cette explication me plaît parce qu’elle est beaucoup moins savante et beaucoup moins embrouillée. Ne voit-on pas, d’ailleurs, le miracle se continuer de nos jours ? Plus les sociétés vieillissent, moins les hommes s’entendent, moins ils se comprennent. Et n’a-t-on pas remarqué qu’une foule de dialectes naissaient d’une même langue, au sein d’une même nation ?

La langue de notre pays de France, la langue romane, presque aussi harmonieuse que celle des Grecs, au dire des connaisseurs, avait comme elle différents dialectes. Les deux principaux étaient le provençal et le français proprement dit, autrement la langue d’oc et la langue d’oil.

Vous ne voyez peut-être pas encore où je veux en venir, monsieur le rédacteur. Un peu de patience, s’il vous plaît, nous arriverons.

Le premier de ces dialectes était répandu dans le Midi ; le second dans le Nord. Mais où commençait le pays de la langue d’oc, où finissait celui de la langue d’oil ? Les uns disent que c’était la Loire qui formait la ligne de démarcation.