Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/161

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vant de les lire à quelques acteurs. De là des relations dont les intéressés font naturellement tous les frais, des invitations, des parties de campagne avec chasse, pêche, dîners et réjouissances, selon le moyen des personnes. Tout cela est toujours fort gai, grâce à la belle humeur des comédiens, qui savent se tirer avec esprit des guêpiers littéraires, et à la coquetterie des comédiennes, qui savent éviter les pièges de la galanterie quand bon leur semble.

Bellamare n’avait aucune répugnance pour ces parties de plaisir ; il était trop connu partout pour être accusé d’exploiter quoi que ce soit. Il avait trop de savoir et d’esprit pour ne pas payer largement son écot, et ses bons conseils valaient bien tous les dîners du monde. On le savait très-paternel avec ses pensionnaires, et il était rare qu’on l’invitât sans nous tous. Régine aimait à bien manger, et Lucinde à faire de grandes toilettes ; mais Léon, épris de solitude, difficile sur le choix de ses relations et d’une fierté chatouilleuse, refusait presque toujours les invitations. Moranbois, qui était le plus occupé de la troupe et qui, d’ailleurs, n’aimait pas h se contraindre quand nous allions en bonne com-