Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/181

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menant dehors. C’est une honte pour moi d’être en contact avec de pareilles gens.

— Restons, lui répondis-je. Restez, puisque vous êtes avec moi ; méprisez cette duègne effrontée qui ment peut-être par jalousie, et voyons si M. le capitaine se vante en effet…

— Je vous entends, Laurence ! vous voulez lui donner une leçon. Je vous le défends, vous n’en avez pas le droit.

— J’en ai le droit et le devoir ; souvenez-vous, vous avez dit au monde dont vous sortez un éternel adieu. Vous êtes artiste, vous avez en moi, en chacun de vos camarades, un frère dont l’honneur répond du vôtre. J’ignore si Lambesq est de mon avis, mais je sais qu’à ma place Bellamare, Léon, Moranbois lui-même, peut-être aussi le petit Marco, ne vous laisseraient pas insulter. Si nous étions des gentilshommes, notre protection pourrait vous compromettre ; mais nous sommes des histrions, et le préjugé ne nous défend pas d’avoir du cœur.

— Si tous n’en ont pas, répondit-elle, vous êtes de ceux qui en ont beaucoup, je le sais, et c’est pour cela que je ne veux pas…