Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/197

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ficier ; il sifflote avec son frère, je reconnais son fu fu.

— Comment ! vous êtes sûr ? Avant hier, il ne valait pas mieux que mort, et, aujourd’hui, il fredonne ?…

— C’est comme ça. Quand il était aux trois quarts trépassé, il sifflotait mentalement, j’en suis sûr, et, quand il sera vraiment mort, il sifflotera dans l’éternité.

— Mais, dans l’état où il est, son imbécile de frère, au lieu de l’exciter, devrait le faire taire ?

— Si vous croyez qu’ils savent ce qu’ils font l’un et l’autre, vous leur attribuez plus de raisonnement qu’ils n’en ont jamais eu. Cette imitation voilée du galoubet ramasseur de bribes musicales leur a été donnée par la Providence pour couvrir à leurs propres yeux et révéler aux yeux des autres le vide absolu de leurs pensées.

C’est ainsi que je m’éloignai du Vachard transpercé par moi de part en part, et qui jamais ne m’en a demandé davantage.

Maintenant, monsieur, j’arriverai vite aux principaux incidents de mon récit, et je passerai sous silence cette foule d’aventures désagréables ou co-