Page:Sand - Pierre qui roule.djvu/74

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dri, saisi… Je me suis offert sans songer à l’inconvenance de mon premier mouvement, — et voilà tout.

Elle me regarda dans les yeux avec malice, et ajouta :

— Est-ce que c’est vrai que vous vous êtes fait admettre comme cela chez nous pour apprendre le théâtre ?

J’étais sûr de moi cette fois, et je lui répondis de manière à la convaincre.

L’incident n’eut pas de suites. On parla d’Impéria, on l’estimait beaucoup, bien qu’en dehors du théâtre on ne la connût pas ; mais on appréciait sa bonne tenue, sa déférence aux conseils, sa décence et sa fierté.

— Est-il vrai, bien vrai, dit quelqu’un, qu’elle soit un astre de pureté comme elle le paraît ?

— Moi, j’en suis sûre, repartit madame Régine. Si vous aviez vu ce pauvre petit ménage, si propre, si décent, si caché ! D’ailleurs, vous savez bien ce que Bellamare nous a dit de sa pupille ?

— Oui ! elle avait dix-sept ans quand il nous l’a amenée, mais elle en a dix-huit.

— Eh bien, c’est tout comme, repartit Régine.