Page:Sand - Promenades autour d un village - 1866.djvu/129

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Mais il me faisait peine, et je me gardai bien de lui dire que j’avais douté de son talent.

J’arrangeai la chose de mon mieux en l’engageant à pardonner au grand Marcillat, mort il y a longtemps, à la suite d’une querelle suscitée par d’autres sonneurs, pour des causes analogues à celle dont il était là question.

Quant à Moreau, de la Châtre, ce n’est pas moi qui ai fait sa réputation. Elle s’est établie et soutenue sans moi.

Doré m’avoua qu’il n’essayait pas de lutter contre cet artiste redoutable, sur son terrain, les bals de la ville, et qu’il cherchait modestement sa vie aux alentours. Je lui rendis un peu de contentement en louant son petit et en lui disant qu’à eux deux ils jouaient très-bien, ce qui est la vérité.

Un autre idéaliste des environs, que l’on rencontre dans toutes les foires et assemblées, voire sur tous les chemins, comme un bohème dont il mène la vie, c’est Caillaud-la-Chièbe (c’est-à-dire la Chèvre), ainsi surnommé parce que, durant quelques mois, il promena et montra pour de l’argent