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avec autant d’activité que la force virile, et cela se fait si résolûment et si gaiement, que l’on ne songe point à plaindre le sexe faible. Il semble que cette épithète serait injurieuse ici, et que la vigueur des muscles soit, comme dans l’œuvre de Michel-Ange, la base et la cause première de la beauté féminine dans ses types de choix.

Il y a pourtant aussi des types très-fins et très-délicats, probablement peu appréciés, et cette beauté d’expression étonnée et ingénue de l’adolescence que l’on chercherait en vain ailleurs que dans les campagnes.

Dans les villes, la physionomie de l’enfance passe sans transition à celle de la jeune fille sérieuse ou agaçante.

Aux champs, cet âge mixte est comme un temps d’arrêt où l’être attend son complément sans que l’imagination le devance. Ces fillettes maigres ont toutes l’œil clair et sans regard de leurs chèvres ; mais, agiles et fortes déjà, elles n’ont pas l’allure disloquée et la gaucherie émue de nos filles de douze à quatorze ans.