Page:Sand - Promenades autour d un village - 1866.djvu/31

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bonne nature, afin de les appliquer en d’autres pays.

Outre ce menu, nous avions cueilli en route de beaux ceps. Tout cela était fort alléchant pour des gens affamés, même ces pauvres poulets qui couraient encore. Mais il fallait une cuisine et une femme ; car aucun de nous ne possédait les utiles talents de l’auteur des Impressions de voyage.

— De quoi diable vous inquiétez-vous ? dit le guide. Il y a ici une auberge dont la maîtresse cuisinerait pour un archevêque. C’est elle qui vous prêtera les chambres où vous voilà, à condition que vous irez dîner chez elle, en haut du village. Est-ce convenu ? restez-vous ici ? Je vas commander la soupe. En attendant, descendez ce chemin, et vous vous trouverez à la rencontre de la petite rivière et de la grande. Restez-y une heure et revenez : tout sera prêt, même le café, car je me souviens que vous n’aimez point à vous passer de ça.

— Mais je me reconnais très-bien, lui dis-je ; il n’y a point de pont en bas du village.

— Si fait, il y en a un maintenant. Aller devait vous.