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travail en dehors de la maison, si ce n’est de garder au soleil quelques chèvres et moutons en pays plat. Celles du haut pays de bas Berry nous ont paru beaucoup plus actives et plus fortes, portant de lourds fardeaux dans les rudes montées, ramenant hardiment leurs troupeaux à cheval dans les sentiers des plateaux, ou gravissant, à pied, comme des chèvres, les talus escarpés de la Creuse.

Le gros bétail nous a paru très-beau et abondant. Chez nous, le ménageot ne se permet que la chèvre et l’ouaille ; au bord de la Creuse, toute famille a plusieurs vaches, plusieurs ânes et un ou deux chevaux ou mulets. Le pays le veut, disent-ils ; on ne peut faire la récolte qu’à dos de bête sommière. Cela prouve qu’ils ont tous des récoltes à faire. Les vaches sont remarquablement jolies, petites, mais propres et luisantes comme des vaches suisses. On n’entretient pas sur elles, avec amour, cette affreuse culotte de croûte de fumier que, chez nous, on croit nécessaire à leur santé.

On achevait alors la récolte des foins, à peine commencée chez nous. Les blés étaient jaunes et