Page:Sand - Questions d’art et de littérature, 1878.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

M. Z. — Si vous jugez à l’aune, je vous annonce que vous trouverez peut-être en longueur plus de pièces faibles dans ce recueil que de choses remarquables. Mais si vous mesurez d’après la qualité, vous trouverez que certains traits, même dans les pièces faibles, rachètent de beaucoup les défauts. Lisez cette lettre sur une pie :


Madame, voyez ma pie,
Je crois qu’elle a la pépie ;
Vous feriez une œuvre pie
Si vous pouviez la guérir.
Malgré sa triste figure,
Je l’aime, je vous assure, etc.

Et le chant funèbre sur la mort de cette même pie, qui commence ainsi :

Madame, plaignez-moi. — Quelle affreuse journée !
Ma pie… elle n’est plus, la pauvre infortunée.
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
Tout prouve qu’ici-bas, plaisir, bonheur, repos,
Rien n’est sûr, si ce n’est la mort et les impôts.

Puis le récit de la mort du pauvre oiseau :

Voyez-vous ce baquet par terre,
Gouffre béant comme un cratère ;
Margot veut sauter sur le bord ;
La patte glisse à la pauvrette…
Nul ne peut éviter son sort !

Et la description de la pie morte, avec cette observation fine et bien rendue :