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je me mets au nombre de ces amis que je vous recommande de rechercher. Je ne pense pas que cela vous fasse peine ; moi, je m’en fais honneur.

» À vous de tout cœur,
» BÉRANGER. »


Passy, 19 août 1842.

Nous joindrons à ce précieux certificat de Béranger les fragments dune lettre que M. Arago adressait à la Revue indépendante en 1841, pour lui recommander es poésies de Poncy :

« Voici les vers dont je vous ai parlé ; je les reçus l’an dernier des mains de leur auteur, M. Poncy, jeune ouvrier maçon de Toulon. Si vous jugez que je ne m’abuse pas en fondant d’assez grandes espérances sur ces premiers essais, je pourrai vous communiquer d’autres pièces. M. Poncy, je m’empresse de vous en avertir, n’a jamais suivi les cours d’aucun collège, il a seulement fréquenté pendant quelques mois l’excellente école primaire de Toulon. Le catalogue de sa bibliothèque ne sera pas long : elle se compose de deux tragédies de Racine, des fables de la Fontaine, et du Magasin pittoresque.

» Dans quelque direction qu’on porte ses regards, on est frappé du mouvement intellectuel qui s’opère au sein de la classe ouvrière. Pour ne parler ici que de poésie, la France avait déjà remarqué les vers du boulanger de Nîmes, du perruquier d’Agen, du menuisier de Fontainebleau, du tisserand de Lisy-sur-