Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/100

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rougissions de nous entendre qualifier de socialistes et de politiques, si ces mots signifient que nous sommes fatalement des illuminés ou des aveugles. Quoi ! dans un siècle comme le nôtre où l’instruction, quoique loin d’être répandue comme elle devrait l’être, est du moins très popularisée relativement aux siècles passés, il est encore des hommes d’action qui n’ont pas examiné les questions vitales de l’humanité, qui n’ont pas essayé de comprendre son histoire religieuse et politique, qui ne savent pas que c’est la même chose, qui n’ont pas cherché les principes immortels de la vie des sociétés, qui ne savent et ne veulent rien savoir de ce que pourrait être la philosophie, c’est-à-dire la politique et la religion de l’avenir ! Oh ! le reproche ira plus loin… Des hommes qui aspirent à l’influence dans le présent, au pouvoir un peu plus tard, et qui n’ont rien à enseigner au peuple sur la cause première de l’activité humaine, sur le principe divin, sur ce que nos ancêtres, les révolutionnaires du moyen âge, appelaient, dans leur langage naïf et clair, l’avancement de la loi de Dieu ! Mais non, je n’ai pas fini, et je dirai cela encore : Est-il croyable qu’il y ait encore des hommes qui haussent les épaules quand on leur demande s’ils ont une religion, s’ils pensent que nous, peuple, nous soyons d’humeur à nous en passer, s’ils songent à en formuler* pour nous les premiers éléments, et qui nous répondent en riant : « Vous avez l’Évangile ! » Oui, nous le savons ; mais où est son culte, où sont ses promesses, où est sa réalisation, où est son interprétation véritable ? — ! « Eh bien, disent-ils, cherchez ;