Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tromper que d’être trompé, aimant mieux souffrir et rêver que de ne pas aimer et pratiquer au nom d’une foi quelconque. En plusieurs endroits, il aime mieux retourner à ce vieux culte catholique qu’il a renversé que de rester dans l’athéisme, parce que le vôtre lui a appris à détester le sien.

Nous disions, dans un premier chapitre, qu’il faudrait encore bien du temps et des discussions aux politiques et aux socialistes pour arriver à s’entendre ; nous persistons dans cette crainte. Mais nous disions aussi que le problème qui les divise n’était pas sans solution, et nous espérons que nous ne nous sommes pas trompés.

Laissons les politiques et les socialistes dans leurs camps respectifs et tournons nos regards vers le problème. La loi de perfectibilité que nos pères invoquaient déjà est devenue si claire et si certaine pour nous, qu’il ne nous est plus permis de douter de nous-mêmes et de nos prochaines destinées. Déjà nous sentons que le système des spécialités exclusives est funeste, et qu’il est en notre pouvoir de nous compléter les uns par les autres. Puissions-nous sentir bientôt que cela est un devoir. Sans aspirer à un équilibre glacial et compassé de nos tendances personnelles, sans détruire en nous l’initiative de ces instincts qui font la puissance ou l’excellence des individualités, nous sommes capables d’éclairer, en nous-mêmes, le besoin d’agir par l’habitude ou le fruit du travail intellectuel ; de même que nous sommes appelés à réaliser par une action persévérante et courageuse les principes acquis par le travail et la réflexion. C’est