Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/169

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Blanc, pour résoudre les problèmes de la Convention a le courage de rétrograder jusqu’au concile de Constance, sans toutefois placer d’une manière, absolue l’origine des doctrines de Robespierre et de Saint-Just dans les protestations de Jean Huss et de Jérôme de Prague. Cet absolu est impossible, et vouloir saisir l’origine précise et isolée d’un fait moral dans le passé des hommes, serait nier le principe de solidarité qui relie entre elles toutes les phases de la pentsée, tous les germes de l’action. L’Histoire ne commence et ne finit nulle part : tel est le premier mot que trace M. Louis Blanc au début de son livre.

C’était déjà beaucoup que d’embrasser et de résumer clairement dans un premier volume cette période historique qui rattache le xve siècle au xviii- siècle. Ce tableau rapide et coloré a une grande profondeur et sert de base solide au drame révolutionnaire. Après Jean Huss, Luther et Calvin, représentent dans son plan l’individualisme travaillant à l’œuvre d’affranchissement religieux. Dans la politique et dans la philosophie, l’historien nous trace et le côté incomplet et le côté providentiel des doctrines de la Boëtie, de Montaigne et du milieu de rénovation qu’ils traversent. Henri IV résume la lutte et consacre le triomphe du protestantisme passé dans les mœurs par l’adoption du principe de tolérance.

Le second livre est l’histoire de la bourgeoisie aux prises avec la royauté, depuis les communes jusqu’à la Régence. C’est toujours l’individualisme luttant contre l’antique principe d’autorité.