Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/19

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n’a point dédaigné de consacrer son zèle et de communiquer ses hautes inspirations. C’est un appel qui doit être entendu, un exemple qui doit s’imposer ; et chacun, selon ses forces, apportera, j’en suis sûr, sa pierre angulaire ou son grain de Sable à cette œuvre de la rénovation de l’esprit public sur les divers points de la France[1].

L’abus de la centralisation à combattre, tel est, je crois, l’objet principal qu’on doit se proposer en travaillant au réveil de la presse dans les départements ; et je ne concevrais pas comment les journaux libéraux de la capitale n’aideraient pas, les premiers, la province à sortir de cet état d’effacement et d’impuissance où l’esprit du gouvernement cherche à la tenir plongée. La centralisation est certainement la clef de voûte de l’unité française, et à Dieu ne plaise que la France tende au fédéralisme, comme l’Espagne, dans son angoisse et dans ses convulsions d’agonie, sera peut-être forcée d’y tendre prochainement. Mais le principe même de la centralisation se trouve faussé aujourd’hui chez nous, au point de produire le contraire de la centralisation véritable, c’est-à-dire la concentration, l’envahissement et l’absorption. Paris ne joue plus le

  1. Au nombre des feuilles indépendantes qu’a déjà fait éclore l’exemple de M. de Lamartine, nous devons mentionner le journal le Réveil, fondé dans le département de l’Ain sous la direction de M. Francisque Bouvet. Les lecteurs de la Bévue indépendante n’ont pas oublié sans doute le remarquable article de M. Bouvet contre les fortificatious, inséré dans la livraison du 25 juin 1843.