Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/198

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nous : « L’unité de l’Italie doit être l’œuvre du xixe siècle », et cela suffira. Nous agirons pour vous. Laissez libre la plume, libre la circulation de l’idée, sur ce point, vitale pour nous, de l’unité nationale. Traitez le gouvernement autrichien, lors même qu’il ne menacera plus votre territoire, avec le mépris dû à un gouvernement d’usurpation en Italie et ailleurs. Combattez-le avec la parole du juste, quel que soit le lieu où il machine les oppressions et la violation du droit. Invitez, au nom du Dieu de paix, les jésuites alliés de l’Autriche en Suisse, à se retirer de ce pays, où leur présence prépare une prochaine et inévitable effusion du sang national. Donnez une parole de sympathie publique au premier Polonais de la Gallicie qui viendra vous implorer. Montrez-nous, enfin, par un acte quelconque, que vous ne tendez pas seulement à améliorer la condition matérielle du petit nombre de vos sujets, mais que vous embrassez dans votre amour les vingt-quatre millions d’Italiens qui sont vos frères ; que vous les croyez appelés de Dieu pour cimenter le pacte de la famille unitaire ; que vous bénirez la bannière nationale de quelque côté qu’elle se déploie portée par des mains pures ; et laissez-nous faire le reste. Nous ferons surgir autour de vous une nation au développement libre et populaire, à laquelle vous présiderez de votre vivant. Nous fonderons un gouvernement unique en Europe, qui détruira l’absurbe divorce établi entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, et dans lequel vous serez désigné pour représenter le principe dont les hommes élus pour