Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/263

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en dépensons beaucoup en querelles sans résultat. Nous allons encore flotter et nous agiter, pendant trois semaines, autour des noms propres. Si nous étions fixés sur les choses que nous voulons, nous serions déjà fixés sur les hommes qui nous conviennent. Le malheur est que nous sommes aussi incertains sur le choix des idées et des institutions que sur celui des personnes chargées de nous représenter. Vouloir trouver des hommes qui rallient les opinions les plus diverses est à peu près impossible. Nous nous recommandons bien les uns aux autres de choisir de vrais républicains ; mais savons-nous bien ce que c’est qu’une vraie République ?

Si nous pouvions persuader à la France entière de laisser de côté, pour toute une semaine, les questions de personnes et de consacrer cette semaine à l’examen des principes, si nous pouvions obtenir que des opinions sérieuses, sincères, entièrement dégagées de personnalité) fussent exposées, écoutées, discutées tous les jours, sur tous les points de la France* et dans toutes les assemblées populaires, nous croyons que cette semaine nous avancerait d’une année» que nos choix seraient ensuite plus rapides, nos élections plus faciles, et le résultat plus significatif.

On s’accorde généralement pour demander des professions de foi aux candidats. On fait bien ; mais ne devrait-on pas préalablement, et pour procéder avec ordre, s’entendre sur les principes que ces professions de foi doivent consacrer ? Il nous semble que ces questions ont été jusqu’ici assez vagues, et laissent