Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/289

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leries alors que nous étions dévorés par la faim. Le devoir nous défend le vVol et le pillage, il suffit ; s’il se trouve dans nos rangs, sous les glorieuses guenilles de l’ouvrier, un forçat évadé, un criminel incorrigible, nous nous chargeons d’en faire bonne et prompte justice. Dans les premiers jours, nous étions forcé de les abattre à coups de fusil comme des oiseau de proie ; à présent, organisés en garde civique. nous nous emparons d’eux avec toutes les formes légales et nous les remettons à leurs juges. C’est nous qui sommes les gardiens de la propriété, et même dans notre espoir de rémunération sociale, nous regardons les richesses particulières comme la future propriété nationale. Plus nous sommes socialistes, mieux nous préservons de tout dommage ceux qui nous craignent.

Alors, que craignent-ils ? — L’impôt progressif, l’atteinte portée à l’héritage indirect, les mesures révolutionnaires, les contributions forcées, la socialisation des instruments de travail, enfin tous nos besoins, toutes nos infortunes, auxquels il leur faudra porter remède par de grands sacrifices. Ils craignent de devenir pauvres à leur tour, car ils voient bien que nous ne les laisserons pas jouir en paix d’un luxe qui nous affame et d’une sécurité qui nous expose à mourir de faim.

Si c’est là ce que vous craignez, vous avez quelque sujet de ne pas dormir bien tranquilles, car certainement il vous faudra faire des sacrifices. Vous n’avez pas des droits seulement, vous avez des devoirs ; et