Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/34

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non émises encore et condamnées d’avance. C’est un véritable procès de tendance que vous avez eu à soutenir sous l’apparence d’une question de légalité. Rien » ne pourrait être plus favorable au succès de l’Éclaireur ; mais aussi rien n’est plus triste que d’avoir à lutter pour la vérité contre l’esprit de chicane et de mauvaise foi. Je ne puis donc me réjouir de cette sorte de victoire, et je ne m’en console qu’avec le vieux proverbe « À quelque chose malheur est bon ».

En vous félicitant d’avoir su persévérer dans ce regrettable combat, je m’empresse de m’unir à vous plus que jamais dans l’idée de créer, en dépit de tout, un journal qui devienne l’expression d’une sincère et libre opinion publique dans nos provinces centrales. Je saisis cette occasion de vous le témoigner, et, en même temps, d’entrer dans une courte explication de l’espèce de concours qu’il me sera possible de vous apporter.

Quelques journaux ont imprimé que l’Éclaireur était ou devait être mon journal, que ce journal était créé et fondé par moi. Erreur bienveillante à mon égard, mais qu’il vous importera de rectifier parce qu’elle entraînerait des conséquences gênantes pour vous et pour moi-même. Ces conséquences seraient, entre autres, de vous rendre solidaires et responsables de toutes mes opinions et de toutes mes croyances. Si j’avais à essayer de créer un journal pour en faire l’expression de toute ma pensée, je voudrais et je devrais en avoir seul la responsabilité auprès du public et auprès de vous. Cette situation n’est pas pos-