Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/344

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tions, poursuivi par trois colonnes françaises entouré par les Napolitains au sud, par les Autrichiens dans les Légations et en Toscane, Garibaldi sut passer au milieu d’eux, divisant sa petite colonne pour la dissimuler, faisant les marches et les contre-marches les plus surprenantes. Serré chaque jour de plus près, il n’eut bientôt plus d’asile que la petite république de Saint-Marin. Il s’y jette par des sentiers ardus et inexplorés, à travers des bois fourrés et des torrents impétueux. Là, le 80 juillet, il rendit leur parole et leur liberté à ceux que tant d’inutiles fatigues avaient découragés. Les magistrats de Saint-Marin, peu jaloux d’attirer sur leur pauvre pays les colères de l’Autriche, voulurent traiter de la reddition de ceux qui restaient.

» — Nous rendre ? s’écrièrent aussitôt ces intrépides légionnaires : plutôt mourir ! À Venise ! à Venise !

» Garibaldi tressaillit alors, et, levant sa tête altière :

» — À qui veut me suivre, dit-il, j’offre de nouvelles souffrances, les plus grands dangers, la mort peut-être ; mais des pactes avec l’étranger, jamais !

    fort comme un athlète, bon, sentible, mais vaniteux et adonné au vin, qui, pendant quelques jours, eut le premier rôle dans les événements de Rome. Pie IX semblait alors marcher d’accord avec les réformes jugées par lui nécessaires, et le prolétaire, s’élançant sur sa voiture, agitait au-dessus de la tête du pontife une bannière où étaient écrits ces mots : Saint-Père, fiez-vous au peuple.