Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Mais, hélas ! faut-il donc que certains hommes soient exclusivement absorbés dans la recherche de la lumière, et que, lorsque la lumière leur manque, certains autres soient condamnés à se heurter dans les ténèbres ? Les sources de cette lumière de l’esprit, lit tradition, les travaux antérieurs, l’intelligence de l’histoire, et plus que tout cela l’inspiration commune et fraternelle des grands sentiments, la voix de Dieu qui parle aux cœurs sincères et tendres, tout ce qui rend l’homme capable de connaître et d’aimer le bien, est-il donc enfermé derrière la porte d’ivoire des antiques mystères ? S’il faut quelque volonté, quelque travail, quelque vertu pour subir les épreuves sacrées, ne sommes-nous pas dans le siècle où la porte fatale doit s’ouvrir devant tous ceux qui veulent et savent y frapper ? Pourquoi faut-il que nous soyons ainsi éternellement partagés en deux races également orgueilleuses, également impuissantes, en «e sens qu’elles prétendent tout résoudre sans le secours l’une de l’autre.

Pour le grand nombre, les choses en sont encore à ce point, cependant) Nous ne parlons pas ici dés exceptions, au contraire, nous nous réfugions dans l’espoir que nous donnent les exceptions ; mais, si nous regardons le présent, nous voyons d’un côté des. sectes prétendues socialistes pactiser avec le pouvoir, flatter l’égoïsme en lui promettant de légitimer la satisfaction de ses mauvais instincts, accepter le mal en un mot, à la condition qu’on laissera le champ libre à leurs vaines spéculations économiques. Dans