Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome I, 1831.djvu/134

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mon menton se couvrit de barbe, et dérogeant à toutes les prérogatives de ma lignée, je me vis dépouillé peu à peu de tout ce qui constitue les apparences de mon espèce. Alors, bien que ma voix n’eût encore rien perdu de sa fraîcheur, il ne fut plus possible d’en imposer davantage au public. Je ne pouvais plus paraître sur les planches sans être accueilli par des rires inextinguibles ; mes camarades, qui avaient toujours envié mon succès, mêlaient leur hilarité à celle du parterre, et jusqu’aux personnages muets de la troupe ne pouvaient se taire sur le ridicule de ma robuste complexion, qui jurait telle-