Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome IV, 1831.djvu/184

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malheur ; et à chaque instant, le secret de sa souffrance se trahissait dans ses moindres sensations. Un jour, Blanche lui montrait de belles jacynthes épanouies sur la fenêtre de sa cellule. — Ce sont des plantes, lui dit Rose, elles sont faites pour végéter, mais un être qui pense doit agir et ne pas être planté comme une jacynthe sur un coin de terre pour y éclore et pour y mourir.

Assise sur cette fenêtre des jours entiers, elle regardait le ciel d’un regard fixe et découragé. Chaque fois qu’une hirondelle ou un pigeon le traversait de ses bonds souples et prolongés, elle tressaillait et semblait vouloir s’élancer avec lui dans l’espace.