Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome IV, 1831.djvu/241

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son présent, son espoir : elle s’appuyait sur elle, dans ce monde où la providence l’avait jetée sans passé ni avenir, pauvre fille abandonnée, qui ne se sentit pas grandir, dont l’enfance fut toute de sommeil, et qui s’éveilla un matin au milieu de la route entre le berceau et la tombe, ignorante des lieux qu’elle allait parcourir, oublieuse de ceux qu’elle avait parcourus.

Une nuit qu’elle était seule auprès de son amie, et qu’agenouillée au pied de son lit, elle priait Dieu pour elle, pendant que la lampe veillait et que Rose dormait d’un sommeil lourd et profond, elle sentit une main chaude et humide qui