Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome IV, 1831.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’un ange descendu des cieux pour la secourir dans ce moment critique, chantait dans sa poitrine et respirait dans ses modulations, un instant elle vit le ciel ouvert, les harpes d’or des élus et les chœurs des chérubins radieux ; un instant la foi, ce sentiment exalté produit par tous les sentimens élevés dont il est le délire et l’extase, la foi merveilleuse parla à son imagination, elle se crut transportée hors d’elle-même, elle ne sentait plus son être, elle avait des ailes et se soutenait dans l’espace, elle rêvait, chantait, elle s’entendait avec ivresse, et s’éveillait à peine pour se demander si c’était elle qui chantait ainsi. — Et cet enthousiasme, ce