Page:Sand - Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse, Tome V, 1831.djvu/93

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elle le suivait des yeux dans la brume grisâtre des nuits, long-temps elle entendait ses pas retentir sur la grève. Mais maintenant, il ne venait plus. Elle passait des jours sans espoir, des nuits sans sommeil, sur cette terrasse où tant de fois, à son approche, son cœur avait battu d’une joie délirante, où toutes ses fibres s’étaient émues en respirant dans l’air, je ne sais quel parfum mystérieux qui le lui révélait avant que ses yeux pussent l’apercevoir. Cette ville si belle, sous un ciel enchanté, c’était pour elle une prison, un désert ; c’était pis encore, c’était le lieu où son cœur s’était brisé aux portes de l’espérance. Elle haïssait tout ce qui l’a-