Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/256

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en portant les frontières militaires, du Pô, où elles devraient finir, jusqu’à la Méditerranée, et en rompant ainsi l’équilibre qui existait entre les diverses puissances de l’Italie, il est naturel de penser que la situation du Piémont est telle que, d’un moment à Vautre, à V annonce que la république a été proclamée en Lomhardie, un mouvement semblable éclaterait aussi dans les États de Sa Majesté le roi de Sardaigne, ou que, du moins, il y aurait quelque grave commotion qui mettrait en danger le trône de Sa Majesté. C’est dans cet état de choses que le roi… se croit obligé de prendre des mesures qui, en empêchant que le mouvement actuel de la Lombardie ne devienne un mouvement républicain, épargneront au Piémont et au reste de l’Italie les catastrophes qui pourraient avoir lieu, si une telle forme de gouvernement venait à être proclamée[1].

Abercromby se rendit vers minuit chez le comte Balbo ; et en obtint des renseignements plus détaillés. « Lui et ses collègues, d’après les divers rapports officiels qui leur avaient été transmis par le directeur de la police, sur le danger imminent d’une révolution républicaine dans le pays, en cas que le gouvernement différât encore à porter secours aux Lombards, et voyant l’impossibilité de mettre un frein à la grande excitation qui s’étendait dans tous les États de Sa Majesté Sarde avaient décidé, etc. [2]. »

Le marquis de Normamby écrivait de Paris, le 28,

  1. Dépêche du marquis Pareto à l’honorable Ralph Abercromby.
  2. Abercromby à lord Palmerston.