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APRÈS LA MORT DE JEANNE CLÉSINGER
1855.


J’avais pleuré depuis tant de jours et de nuits que je me sentis anéantie.

J’étais assise près de mon lit, n’ayant la pensée ou la force d’y chercher le repos. La neige amoncelée sur les toits tombait en avalanches bruyantes comme le galop de plusieurs chevaux impétueux s’élançant par saccades, mais ce bruit ne me faisait plus tressaillir et il me semblait que tout était devenu silence. Ma chambre n’était éclairée que d’une faible lueur, bientôt je ne la vis plus et je me sentis comme dans les ténèbres. Le froid cessa de me serrer la poitrine et je