Page:Sand - Souvenirs et Idées.djvu/39

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infidélités, des querelles, des scandales et des crimes qui ont souillé si souvent le sanctuaire de la famille, et qui le souilleront encore, ô pauvres humains, jusqu’à ce que vous brisiez à la fois l’échafaud et la chaîne du bagne pour le criminel, l’insulte et l’esclavage intérieur, la prison et la honte publique pour la femme infidèle. Jusque-là, la femme aura toujours les vices de l’opprimé, c’est-à-dire les vices de l’esclave et ceux de vous qui ne pourront pas être tyrans, seront ce qu’ils sont aujourd’hui en si grand nombre, les esclaves ridicules de leurs esclaves vindicatifs.

Oui, la femme est esclave en principe et c’est parce qu’elle commence à ne plus l’être en fait, c’est parce qu’il n’y a plus guère de milieu pour elle entre un esclavage qui l’exaspère et une tyrannie qui avilit son époux, que le moment est venu de reconnaître en principe ses droits à l’égalité civile et de les consacrer dans les développements que l’avenir donnera, prochainement peut-être, à la constitution sociale. Puisque les mœurs en sont arrivées à ce point que la femme règne dans le plus grand nombre des familles, et qu’il y a abus