Page:Sand - Tamaris.djvu/162

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battu qui trouve un maître compatissant. M. la Florade est entré un soir chez elle, croyant qu’elle appelait au secours. Il lui a témoigné de l’intérêt et lui a offert ses services. Pasquali assure que tout s’est borné là…

— Pasquali dit la vérité.

— Bien ! tant mieux… et tant pis ! car cette fille s’est éprise de la Florade, et n’aspire qu’à être aimée de lui. Voilà ce qu’elle m’a confié dès la première entrevue, tant ma sollicitude l’avait gagnée. Elle est venue me voir ce matin au moment où M. la Florade, dont elle ne sait pas le nom — il le lui a caché, et Pasquali ne l’a pas trahi — abordait sur la grève. Elle me l’a montré de la terrasse en criant : « C’est lui ! je le vois !… » Elle voulait descendre pour lui parler. J’ai eu beaucoup de peine à l’en empêcher ; j’ai dû même la gronder comme on gronde une petite fille de six ans, pour l’engager à retourner chez elle. Un quart d’heure après, je descendais moi-même au rivage, en vue d’une promenade en mer pour mon compte. Vous savez le reste, et vous comprenez maintenant que la curiosité est entrée pour quelque chose dans la facilité avec laquelle j’ai accepté l’équipage et la compagnie de votre ami le lieutenant ; car il est votre ami : il n’a fait autre chose que de me parler avec enthousiasme de vous qui ne m’aviez pas du tout parlé de lui.

— J’ignorais, répondis-je en cachant mon amer-