Page:Sand - Tamaris.djvu/239

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Je lui racontai ma rencontre au Coudon avec l’homme chargé par Nama de cette récolte. Elle devint pensive en m’écoutant.

— N’est-ce pas le 6 avril, me dit-elle, que ce feu a été allumé sur la cime du Coudon ?

— Précisément.

— Eh bien, je l’ai vu, je l’ai remarqué. Je me suis demandé si c’était un signal pour quelque navire en détresse ; mais il n’y a aucun poste par là, et c’est trop loin de la mer, qui était, d’ailleurs, fort tranquille. Comme cette nuit-là a été mauvaise à partir de onze heures ! Je ne sais pas pourquoi j’ai repensé à ce feu en me disant que quelque voyageur attaqué par les loups était peut-être là en grand péril, et j’ai été regarder encore ; mais tout était dans les nuages, la lune aussi bien que la montagne. Enfin j’ai pensé à vous, docteur ; vous aviez dit à Pasquali que vous comptiez faire cette excursion prochainement avec M. la Florade ?

— Et vous étiez inquiète de lui ? repris-je en riant des lèvres.

— De lui ? Ah ! vous m’y faites penser ; parlons de lui. Pourquoi s’imagine-t-il que je suis si pressée de me remarier ?

— Je ne sais s’il imagine quelque chose. Qui vous fait croire ?…

— Pasquali qui me parle sans cesse de son filleul avec un zèle… Dites-moi…