Page:Sand - Tamaris.djvu/247

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elle en devait réellement le retour à mes ordonnances.

— Oui, répondit-elle, évidemment blessée de mon peu de galanterie ; je crois que je vous dois le mieux que j’ai eu tout de suite, et, à présent, il y a autre chose. Je suis plus contente.

— Vous avez oublié…

— Rien du tout ! personne ! mais on m’a demandé grâce et pardon, c’est tout ce que je voulais. Ne parlons plus de ça. Je suis venue ici pour vous. Je vous apporte un présent.

— Je ne veux pas de présent.

— Alors vous méprisez le monde ?

— Non, puisque j’ai été chez vous pour le plaisir de vous être utile.

— Gardez le plaisir, c’est bien ; mais ne refusez pas ce que mon mari vous envoie.

Et elle me montra un grand panier qui était près d’elle, et qui contenait un très-beau poisson de mer.

— C’est moi qui l’ai péché, reprit-elle, moi et l’homme (le mari) ! Nous l’aurions mangé, car nous ne sommes pas marchands. Vous voyez que ça ne nous coûte rien et ne nous prive guère. Si vous refusez, vous ferez de la peine au brigadier.

— Alors j’accepte, et je vous remercie. Laissez cela ici, je l’enverrai chercher.

— Non, nous allons le monter là-haut, à Tama-