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Scène XI


Les Mêmes, MARIETTE, CATHERINE, JEANNIE.
Jeannie et François se jettent dans les bras l’un de l’autre.


FRANÇOIS.

Oh ! comme il est joli ! comme il a profité !… Tu n’es pas encore si gros ni si grand que la Catherine voulait bien le dire ; mais ça me fait plaisir, Jeannie, parce que je m’imagine que tu auras encore besoin de moi pour me faire faire tes petites volontés.

JEANNIE, gaiement.

Oui, mes quatre cents volontés, comme tu disais dans le temps.

FRANÇOIS.

Oui-da, il a bonne mémoire. Oh ! que c’est donc mignon, Jeannie, de n’avoir point oublié son François !… Mais est-ce que nous avons encore tant de volontés que ça ?

JEANNIE.

Oh ! je n’en ai plus qu’une, mais elle est grosse comme moi ! c’est de voir ma mère mignonne guérie.

FRANÇOIS.

C’est très-bien parlé, ça, Jeannie ; va, j’ai la même volonté, et le bon Dieu nous contentera. Nous allons si bien la soigner, notre mère mignonne, et la réconforter, que nous la ferons bientôt rire de nos folletés comme autrefois. Pendant ce qui précède, Catherine a servi une table.

CATHERINE.

Ah çà ! c’est à mon tour de l’embrasser, ce champi ! (Elle l’embrasse.) Ah ! je croyais bien, mon pauvre François, que tu ne retournerais jamais. Allons, il faut te réchauffer l’estomac. (Elle fait asseoir François de force et se met à genoux en face de lui, les coudes appuyés sur la table.) Mais voyez donc, notre maîtresse, comme il est devenu beau ! Il m’aurait fallu du temps, quant à moi, pour le réclamer ! Est-il beau !… l’est-il !… et qu’il a