Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/171

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sans pitié !… Quand j’ai reçu ce cadeau-là, bien en secret, par les mains d’un prêtre, ça m’a fait d’abord plus de peine que de plaisir… Ça voulait dire : « Tiens ! voilà de l’argent, tu ne me connaîtras jamais… » Et moi, j’aurais mieux aimé embrasser celle qui m’a mis au monde ! Eh bien, merci, ma mère ! (Il baise le portefeuille.) Tu m’as rendu un plus grand service que je ne pensais… puisque tu m’as donné le moyen de sauver celle qui m’a tenu lieu de toi ! (Il remet le portefeuille dans sa poche.) Allons, voyons ces paperasses.

Il examine les papiers.




Scène XVI


FRANÇOIS, JEAN BONNIN, entrant avec précaution.


JEAN, à part.

Toi, je t’ai bien vu entrer, mais je ne te vois pas faire mine de sortir… Qu’est-ce que ça signifie ? serait-ce un galant pour la Mariette ?… (Il regarde François à la dérobée.) Un beau gars, ma foi, un jeune homme, et qui a du dequoi, d’après ses habits !… Oh ! je te ferai causer ! j’en veux savoir le fin mot !…

Il tousse.
FRANÇOIS, sans se retourner.

Te voilà déjà revenu, Jeannie ?

JEAN. Il tousse encore.

Jeune homme !

FRANÇOIS, se retournant.

Plaît-il ?

JEAN.

Sans vous commander, peut-on vous demander si vous n’avez point vu un laurier ?

FRANÇOIS, l’examinant.

Un laurier ?

JEAN.

Oui, un bouquet de laurier avec des rubans, comme qui dirait une engageure qu’on met à la cheminée.