Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pense comme elle l’entend, et le mari qu’elle choisira, il faudra bien qu’on s’en accommode !

Ils vont s’asseoir à droite.
FRANÇOIS, à part.

C’est donc comme cela qu’on endoctrine cette jeunesse ! (Haut.) Moi, je ne vous en dirai rien, madame Sévère. Je ne sais pas toutes ces affaires-là, et ne me mêle point de ce que veut, ou ne veut pas la demoiselle de céans. Je sais seulement qu’il y a des personnes qui, pour avoir plus d’âge et de corpulence, n’en sont pas moins bonnes à regarder.

SÉVÈRE

Diantre ! il me regarde avec des yeux !… C’est qu’il a fièrement bonne mine, ce garçon-là ! (Haut.) Allons ! qu’est-ce que tout ça signifie ? est-ce pour ton compte ou pour celui de la veuve Blanchet que tu me flattes ?

FRANÇOIS, faisant le simple.

Oh ! pour le compte de madame Blanchet, à quoi bon ? Vous ne lui voulez point de mal ! vous êtes si bonne ! vous vous divertissez un peu à lui donner du tourment ; mais vous êtes trop juste pour vouloir réclamer ce qui ne vous serait point dû !

SÉVÈRE.

Ce qui ne me serait point dû ? Est-ce que quelqu’un ici se permet d’en douter ?

FRANÇOIS.

Dame ! oui, un peu…

SÉVÈRE.

Ah ! voilà qui est fort ! Défunt Blanchet m’a-t-il fait des billets, oui ou non ?

FRANÇOIS.

Oh ! oui.

SÉVÈRE.

Et m’a-t-il jamais payée ?

FRANÇOIS, changeant peu à peu de ton.

Eh ! oui.