Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/283

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peuvent et qu’ils doivent s’en aller tout de suite, c’est ma volonté.

rémy, faisant un effort pour parler.

Ils doivent s’en aller ?

sylvain, à gauche, près de sa mère.

Mon père, vous êtes le maître ici, personne n’ira jamais à l’encontre. Mais vous êtes un homme juste, et vous ne devez rien croire à la légère. Si on vous avait menti, vous regretteriez, le restant de vos jours, d’avoir été dur au pauvre monde ?

rose, avec dépit.

Allons, Fauveau ! Dis leur donc de rester ! Qu’est-ce que ça me fait à moi ? Tu vois bien que ton fils en tient pour cette fille et qu’il te faudra les marier un jour ou l’autre. Quant à moi, j’y donne les mains, c’est le moyen de faire prendre fin à toutes les sottises qu’on s’est mises dans la tête à mon sujet. Sylvain est peut-être assez simple pour croire que j’ai souhaité d’être recherchée par lui, tandis que…

sylvain.

Eh non, notre maîtresse ! Je n’ai jamais cru ça, et je ne sais pas pourquoi vous venez dire toutes ces choses-là !

fauveau.

Je ne sais pas non plus, madame Rose, pourquoi vous dites devant cette fille que mon garçon a idée de l’épouser, quand il m’a dit lui-même ce qu’il pensait d’elle, il n’y a pas un quart d’heure.

rémy.

même jeu. Cette fille ! Qui donc cette fille ?

sylvain.

Pour cette chose-là, excusez moi mon père. Je ne vous ai rien dit du tout ni en bien ni en mal, et ce que je pense d’elle pour le moment, le bon Dieu tout seul en a connaissance.

fauveau.

C’est bien parlé, mon fils ; on ne doit faire rougir per-