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PRÉFACE


Depuis quelque temps, j’ai lu, avec assez d’attention pour en faire consciencieusement mon profit, ce qui a été écrit sur mes essais dramatiques. Mais, à mon grand regret, je n’y ai trouvé aucun profit. À quoi cela tient-il ? À la diversité des opinions et des points de vue. Ainsi, pour cette pièce de Molière, l’un m’a dit : « Armande est odieuse, inacceptable au théâtre. » Un autre : « Armande n’est pas assez coupable pour justifier les fureurs et les douleurs de Molière : elle est trop excusable, trop innocente. » Un autre : « Vous avez oublié Molière et sa femme : vous n’avez fait qu’Alceste et Célimène. » Un autre : « Vous auriez dû chercher Alceste et Célimène dans Molière et sa femme : vous avez eu tort de n’y pas songer. » Un autre : « Vous avez fait Molière grand et bon : il était bas et méchant. « Un autre : « Il était grand et fort : vous l’avez fait trop faible, trop humain. » Un autre : « Vous avez traité Condé en petit garçon, et Molière lui frappe trop sur l’épaule. » Un autre : « Vous avez inventé autour de l’agonie de Molière des ouvriers qui n’y étaient point, et cela, pour faire du socialisme. » Un autre : « Vous avez oublié de montrer dans l’agonie de Molière son dévouement pour les machinistes, ce dévouement, cause unique de sa mort, et vous avez perdu là une belle occasion de faire du socialisme. » Un autre : « Le drame s’enfonce dans une obscurité incroyable. » Un autre : « Le drame est d’une simplicité puérile. » Un autre : « Vous avez rabaissé Molière en le montrant jaloux. » Un autre : « Vous avez oublié de nous montrer la jalousie de Molière. » Un autre : « Vous