Du feu roi !
Je l’ai suivi à Narbonne, et j’ai vu Richelieu, voyageant sur son lit de mort, porter au bourreau les têtes de Cinq-Mars et de Thou. C’était cruel, mais c’était grand comme la tragédie antique. Ce que nous voyons aujourd’hui n’est plus que de la comédie.
Ah ! vous trouvez ?
Nous sommes là-dessus de l’avis de tout le monde.
Ce n’est même point de la bonne comédie, car c’est ridicule sans être divertissant.
Et le Mazarin n’est point un Richelieu, à votre avis ?
Je ne sais point quel est le vôtre ; mais je n’ai point coutume de celer le mien. Le Mazarin…
Le Mazarin est tout ce qu’il vous plaira : je suis pour lui à cette heure que Turenne est pour lui.
Ah ! vous êtes pour Turenne, vous ?
Pardieu ! oui, monsieur, car j’ai servi sous ses ordres, et il ne ferait point bon me venir dire qu’il n’est pas le plus grand homme de ce temps-ci.
Monsieur pense de même, car il est attaché à son service.
Moi ?
Mais oui. Ne m’avez-vous point dit que vous étiez chargé