Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/399

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BARON.

Quelle autre pourrais-je vous donner ? En est-il de meilleure ?

ARMANDE.

Baron, il en est une plus mauvaise, mais que les femmes sont si bien accoutumées d’entendre, qu’elles ne s’en offensent plus.

BARON.

Laquelle donc ?

ARMANDE.

Feignez donc de l’ignorer ! moi, je feindrai de ne point comprendre pourquoi vous vous montrez encore plus jaloux de moi que ne l’est mon mari, et je prendrai cette conduite pour indigne d’un honnête homme.

BARON.

Armande !

ARMANDE.

Eh bien, Baron ?

BARON.

Vous êtes une tête folle ou une âme perverse.

ARMANDE.

Laquelle des deux, à votre avis ?

BARON.

L’une et l’autre, peut-être ! Quoi ! vous me voulez contraindre à vous dire que je vous aime quand vous savez qu’il n’en est rien ?

ARMANDE.

Ah ! vous avez peu de mémoire, Baron !

BARON.

Je pensais que vous dussiez en avoir moins encore.

ARMANDE.

Je ne tiens point note des déclarations que je reçois ; mais le hasard m’a fait conserver et retrouver une certaine lettre que vous m’écrivîtes à Versailles.

BARON.

Vous vous souvenez et vous ne voulez pas que j’oublie !