Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/422

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PIERRETTE.

Oh ! madame n’a qu’à se montrer pour cela !

DUPARC.

Allons, Molière, ranime-toi donc !

MOLIÈRE, près d’Armande.

Tout dépend de vous, Armande. Rendez-moi la foi en moi-même.

ARMANDE.

Il ne m’appartient pas de vous influencer.

MOLIÈRE, consterné.

Quelle froide réponse !

DUPARC.

Allons, allons, ce n’est pas le moment de causer avec ta femme. Armande, ramène-le à ses affaires, ce sont les nôtres, les nôtres à tous, mordieu ! Sommes-nous prêts ?

ARMANDE.

Je ne sais pas pourquoi M. Duparc m’adresse la parole.

DUPARC.

Allez-vous point faire la mijaurée !

MOLIÈRE, avec force.

Silence, Duparc !

ARMANDE.

Il est tard, Molière, pour imposer silence à votre ami. Vous trouvez apparemment qu’il a suffisamment rempli vos intentions en m’insultant hier dans ma propre demeure et en me contraignant d’en sortir.

MADELEINE.

Il a eu tort, il s’en repent ! Mais ce n’est pas le moment d’engager une discussion, Armande.

ARMANDE.

Vous êtes bien pressée de reparaître devant le public, ma sœur ! Mais, moi qui suis effroyable à voir dans le costume que j’ai, je n’éprouve pas tant d’impatience et ne suis guère disposée à faire des merveilles de ma personne avec le chagrin, le dépit et l’accablement où je suis.