Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/435

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

BRÉCOURT.

Je le sais, et son mouchoir a été rempli de sang ; mais, de ce moment, il s’est senti soulagé, et les accidents qui nous effrayent lui semblent un bon symptôme, parce que, ensuite, son mal paraît se dissiper un peu.

CONDÉ.

J’ai failli me lever et troubler le spectacle. Molière m’a retenu par un ris forcé et par un geste de commandement, celui d’un brave soldat que nul ne peut empêcher de mourir à son poste.




Scène IV


CONDÉ, BRÉCOURT, DUPARC, MADELEINE.


BRÉCOURT, allant à Duparc.

Eh bien, Duparc, Molière est-il rhabillé ?

DUPARC.

Je ne sais… Tu me vois dans une colère épouvantable.

MADELEINE.

Et moi dans une stupéfaction profonde.

CONDÉ.

Qu’est-ce donc ? Parlez devant moi, si c’est quelque chose qui intéresse Molière.

DUPARC.

Certainement oui, monsieur le prince, je le veux dire à vous, car vous ferez punir une si grande infamie ; vous parlerez au roi, et vous ferez embastiller le scélérat.

BRÉCOURT.

Explique-toi vite avant que Molière vienne !

DUPARC.

Voici ce que c’est… Le fils de Montfleury, le comédien, un sieur de Montfleury, qui se dit gentilhomme avec beaucoup d’emphase, comme s’il était le seul gentilhomme comédien, et comme si toi, Brécourt, et quasi toute la troupe de Molière ne l’était pas aussi bien que lui sans en faire le moindre état !…