Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/103

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LÉANDRE, agité

C’est probablement quelqu’un !… Ouvrez !

MARINETTE.

Qui diantre sonne de si grand’ matin ? Il fait à peine jour !… Est-ce que Pédrolino aurait découché ?… (Élevant la voix.) Est-ce toi, imbécile ?

LÉANDRE.

Êtes-vous folle de me traiter ainsi, vieille médaille d’antiquaille ?

MARINETTE, à part.

Ce n’est point sa voix ! (Léandre sonne encore. — Criant.) Eh ! donnez-moi le temps de m’habiller. Vous êtes donc pressé ?

Elle ôte sa coiffe et disparaît.
LÉANDRE

Que me veut donc ce diable d’homme ? Je ne puis distinguer sa figure. — Ah ! le voilà qui s’éloigne en me voyant sonner. (Il sonne, de nouveau.) Preuve qu’il avait quelque méchant dessein !



Scène II



LÉANDRE, MARINETTE.


MARINETTE, sortant du pavillon.

Eh ! mon Dieu ! on y va.

Elle ouvre.
LÉANDRE, entrant.

Ah ! enfin ! Il fait meilleur ici que sur les chemins.

MARINETTE, railleuse.

Comment ! c’est vous, monsieur Léandre ? Qui pouvait se douter qu’un seigneur comme vous fût levé avant le soleil ! Que souhaitez-vous ?

LÉANDRE.

C’est une habitude que j’ai d’éclairer le monde le premier,