Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/142

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ISABELLE.

Me charger de le rendre infidèle ?

LÉANDRE.

Non, ceci regarde l’agaçante soubrette que voici, et qui, t’appartenant, doit savoir son métier.

ISABELLE.

C’est donc un homme de peu ?

LÉANDRE.

Un homme de rien.

ISABELLE.

Ah ! ta princesse a des goûts… ?

LÉANDRE.

Champêtres ! C’est une bergère d’Arcadie.

ISABELLE.

Je suis curieuse de la voir. Quand est-ce qu’elle arrive ?

LÉANDRE.

Aujourd’hui même. Elle a dû quitter son village le même jour que nous.

Il montre Pascariel.
COLOMBINE, qui a causé avec Pascariel, et qui s’est rapprochée pour entendre la fin de la conversation d’Isabelle et de Léandre.

Que nous ? (À Pascariel.) Ah ! traître ! c’est ainsi que tu étais malade dans une chaumière ? Te voilà démasqué !

ISABELLE.

Eh ! vous vous querellerez un autre jour. Viens ici, Pascariel ; je te veux parler. (À Léandre.) Vous, parlez à Colombine.

Elle remonte un peu avec Pascariel.
LÉANDRE, à Colombine, à part.

Je vois, gente égrillarde, que vous en tenez pour un ingrat qui vous trahit. Sachez qu’il a osé porter ses vœux sur l’héritière, et qu’il pourrait bien se faire écouter d’elle.

ISABELLE, à Pascariel, redescendant.

Tu m’entends, tâche de lui plaire. Éprise d’un autre valet, il n’y a rien d’impossible qu’elle te considère à ton tour. Je