Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/203

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LE DOCTEUR.

Pas de bruit, c’est inutile… Grâces rendues à l’incommodité du notaire, nous n’avons rien signé encore ; vous vous êtes trop pressés, vautours de pillage… Avancez, notaire, et dressez l’acte de renonciation.

LE NOTAIRE, d’un ton lamentable et levant le parchemin de la main droite.

Il est trop tard !

LE DOCTEUR.

Qu’est cela ?… vous avez accepté ? Violette, vous avez signé ?

PASCARIEL.

Oh ! la croix y est.

Marinette se jette en pleurant dans le sein de Pédrolino.
LE DOCTEUR.

Mais, malheureuse !… Ah ! les femmes ! quand je le disais, qu’elles étaient bonnes pour tout gâter !… Ah ! quel coup ! quelles vacances !… quel gâchis à débrouiller, au profit des procureurs et des escrocs !… Ah ! mon Dieu ! mon Dieu ! où me suis-je venu fourrer ?

VIOLETTE.

Hé la ! monsieur le docteur, avant que de vous désoler comme ça, faites-vous donc montrer l’acte du notaire ; vous n’étiez point là !… peut-être qu’il y manque quelque chose ?

LE DOCTEUR.

Eh ! malheureuse enfant, puisque tu as signé ! Enfin, lisez, lisez, notaire…

LE NOTAIRE.

Hélas ! quelque souffrant que je fusse,… il est valide… Il ne m’est jamais arrivé… (Il ouvre le parchemin et lit.) « Nous, maître Jean Gérolamo (il se met à chanter), simple berger de ce hameau… »

LÉANDRE.

Que dit-il ?

PASCARIEL.

Est-ce qu’il a bu ?