Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/248

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LE MARQUIS, de même.

Ce n’est point par hasard, prince ; je vous cherche.

LE PRINCE.

Tant mieux, vraiment ! Ah çà ! vous arrivez donc de Venise ?

LE MARQUIS.

J’arrive de Milan.

LE PRINCE.

Vous étiez à Milan ? Je n’en savais rien, moi qui en suis parti d’hier. Asseyez-vous donc !

LE MARQUIS.

Vous êtes ici… chez vous ?

LE PRINCE.

Naturellement… Voyons, à quoi puis-je vous être bon à Gênes ? Je n’y suis pas pour longtemps, je vous avertis ; je m’embarque pour Naples au point du jour.

LE MARQUIS, s’asseyant.

C’est plus de temps qu’il ne m’en faut pour m’acquitter de ma commission. Je viens chercher une jeune personne que vous emmenez.

LE PRINCE.

Ah bah ?

LE MARQUIS.

Vrai !

LE PRINCE.

Ah ! mon cher, que c’est de mauvais goût, ce que vous faites là !

LE MARQUIS.

Je le sais, c’est du plus mauvais goût, et je le fais.

LE PRINCE.

Vous tenez donc absolument à passer pour un original ?

LE MARQUIS.

Non, je n’y tiens pas absolument.

LE PRINCE.

Eh ben, alors, ne faites donc pas de pareilles folies !