Je suis persuadé qu’elle vous suit de son plein gré.
Eh bien, donc, me faites-vous un crime de lui avoir conseillé de quitter le théâtre de Milan pour celui de Naples ?
Je ne m’attribue pas le droit de juger votre conduite.
Vous voyez donc bien que vous avez eu tort de me dire des impertinences ? Convenez que vous avez eu tort, et quittons-nous bons amis.
J’ai peut-être eu tort, mais il m’est impossible de vous quitter sans emmener mademoiselle Flora.
Encore ! et comment diable vous y prendrez-vous, si elle refuse de vous suivre ?
Comme je suis très-certain qu’elle s’y refusera, je suis forcé de vous prier de l’abandonner.
De mieux en mieux ! Diable d’homme !… vous m’amusez, parole d’honneur ! Et… qu’est-ce qu’il faut que je fasse ?
Écrivez-lui deux mots pour lui dire que son emploi à San-Carlo a été donné, qu’une affaire imprévue vous oblige à partir pour Venise ou pour Palerme, et que vous lui conseillez de retourner dans sa famille.
Ah ! il faudra que j’aille à Palerme ou à Venise pour vous complaire ?
Non, il suffit que vous changiez d’hôtel ; ici, je me charge du reste.